Après un premier été de concertation, le Campus présente sa vision et ses principes

 
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Alors que la nature montre des signes prématurés de fatigue après un été caniculaire qui aura certainement marqué les esprits (et les corps), l’équipe du Campus complète un premier bilan. À travers les différents espaces que nous avons investis sur l’île Sainte-Hélène, nous avons eu la chance de rencontrer des centaines de citoyen.ne.s, des dizaines de partenaires et d'innombrables collaborateurs qui, par leurs questions et leurs réflexions nous ont permis d’approfondir nos assises et la façon dont nous souhaitons contribuer à cette plus que nécessaire transition. Ainsi, il nous apparaissait important de vous partager les fruits de ces échanges qui contribueront à guider les actions du Campus dans les années à venir.

 

Bien que nous aurons la chance, dans les prochains mois, de travailler avec la Chaire de recherche en transition écologique de l’UQAM afin d’affiner une vision scientifique pour le Campus, il semblait de plus en plus nécessaire de s’offrir une première ébauche de cette vision ou du moins, de ce que nous considérons comme étant les contours de la transition écologique.

Le Campus adhère à une compréhension de la transition écologique qui doit s'ancrer dans les collectivités et doit être la manifestation d’une solidarité renouvelée! Elle englobe pleinement et accorde une grande place aux dimensions sociales, culturelles et économiques, et adresse plus généralement l’enjeu de la perte de lien avec le vivant. Notamment, le Campus se préoccupe de la crise climatique et de la biodiversité, mais aussi des inégalités sociales, des failles du système économique et de la santé de notre démocratie. Le Campus n’est ni techno-centriste, ni techno-utopiste. Il reconnaît que l’innovation est présente dans toutes les sphères de la société et à ce titre, il considère la technologie comme l’une des multiples pistes de solution pour réussir une transition écologique.

Pour compléter cette première vision, le Campus sentait le besoin de se doter de principes directeurs et de principes d’action qui pourront, eux aussi, continuer à se bonifier au gré des échanges. Ces principes sont des prismes avec lesquels nous souhaitons aborder les projets auxquels nous contribuerons, mais également avec lesquels nous souhaitons prendre nos décisions au quotidien, qui guideront notre gouvernance et nos relations partenariales. 

Principes directeurs

 
  1. Miser sur l'interdépendance entre le vivant et l’humain

    Le Campus reconnaît que les êtres humains et les sociétés sont, pour la plupart, déconnectés du vivant au sein duquel ils évoluent, ayant imposé un rapport dominant face à celle-ci. Il veut s’inspirer de la relation d’interdépendance que les Premières Nations ont toujours maintenue avec la nature et le vivant pour contribuer à reconstruire une alliance forte et respectueuse qui fait de l’humain une partie intégrante de la nature et non un observateur ou un exploitant de celle-ci.

  2. Respecter les limites de notre planète et favoriser un partage des ressources

    Le Campus articule ses actions en vue de repenser un système basé actuellement sur la notion de croissance infinie et de propriété individuelle. Il souhaite contribuer à rééquilibrer les activités humaines de manière à respecter les limites de la planète, notamment en limitant les activités extractivistes et en stimulant des modèles organisationnels et économiques alternatifs tels que la mutualisation, les communs, l’économie sociale et circulaire.

  3. Adopter de nouvelles conceptions du temps 

    Le Campus endosse le postulat qu’une transition écologique implique de nouveaux rapports au temps. Malgré l’urgence, sa vision s’inscrit dans le temps plutôt que dans l’instantanéité. Par exemple, l’évaluation de ses actions se fera dans une optique d’impact sur plusieurs générations; tandis que les changements de comportements individuels s’inscrivent sur un continuum. De plus, une approche basée sur le partage et la réparation, l’autosuffisance, les circuits-courts ou la circularité entraîne de nouvelles formes d’organisation, ainsi que de valorisation et de gestion du temps.

 
 

Principes d’action

 
  1. S’inspirer du génie du vivant

    Apprendre de l’équilibre et de l‘interdépendance entre les espèces et les écosystèmes naturels qui nous entourent et favoriser l’application de principes inspirés notamment de la symbiose ou du biomimétisme.

  2. Valoriser la diversité des savoirs, des expériences et des publics 

    Agir avec une approche inclusive qui intègre une diversité de savoirs, d’expériences ou de voix (académique, praticienne, ancestrale, autochtone, artistique, citoyenne) et qui rejoint une diversité de publics. Cette diversité s’exprime entre autres au niveau socio-démographique, géographique qu’au degré d’engagement dans la transition écologique. 

  3. Assumer une vision et des actions franches, résolues et affirmées

    Maintenir le cap sur une vision et des actions qui font la différence et sont cohérentes. Le désir de créer un lieu de convergence ne doit pas se faire par des compromis ou une posture de neutralité qui risquerait de diluer la vision.

  4. Oser l’audace et accueillir l’inconfort

    Prendre des risques et accepter les erreurs ou créer des espaces pour partager des contenus qui remettent en question certains comportements ou croyances pouvant générer des tensions et de l’inconfort. Le Campus souhaite accueillir ces derniers dans une approche de bienveillance. Cela, sans remettre en question l'intégrité scientifique.

  5. Briser les silos pour favoriser des solutions inusitées

    Décloisonner les pratiques et susciter des rencontres improbables est essentiel face à la complexité des enjeux et des défis auxquels nous faisons face et qui commandent des solutions transversales.

  6. Miser sur la réciprocité

    S’assurer que les projets du Campus résonnent auprès de ses partenaires et aient un ancrage et un écho dans les milieux de vie montréalais, québécois ou internationaux. Le Campus souhaite être au service des écosystèmes.

  7. Avancer avec une approche résolument partenariale 

    Travailler en cohérence et en complémentarité avec les différents écosystèmes permet d’amplifier les forces de chacun et de contribuer à la valorisation des parties prenantes. Face à l’urgence, l’ouverture, la mutualisation des savoirs ou les projets multipartenariaux sont nécessaires et incontournables.

 

Nous sommes conscient.e.s que nous risquons d’être nous-mêmes confronté.e.s à nos contradictions ou aux limites de ces assises que nous balisons aujourd’hui, alors nous tenterons également d’être cohérent.e.s et de s’observer avec bienveillance. Nous arpentons collectivement un chemin qui sera long et ardu, et pourtant dans lequel nous avons l’obligation de nous engager et de persévérer. 

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