Lancement d’un programme d’envergure de recherche et d’expérimentations dédié à la pédagogie par la nature au Campus.

Le Campus de la transition écologique, en partenariat avec  le Centr’ERE et ENvironnement JEUnesse, en collaboration avec la Société du parc Jean-Drapeau et avec le soutien financier de la Fondation Chamandy, sont heureux de collaborer au développement de la pratique de la pédagogie par la nature au Québec grâce au déploiement d’une recherche-action et d’un projet-pilote au parc.


La PPN, Pédagogie Par la Nature, fait référence aux apprentissages diversifiés que des élèves peuvent faire dans un environnement naturel sur une longue période de temps.  

En d’autres termes, imaginez-vous apprendre les mathématiques, l’histoire, la géographie, le français au pied d’un arbre, à la lumière du soleil avec comme voisins de classe fourmis, abeilles, érables, pins et tilleuls. Les bienfaits sont nombreux : réduction du stress, renforcement du lien à la nature, attitude positive envers l’enseignement, soutien à la concentration, facilité à la collaboration…(+ de lecture sur le sujet ici). Enseigner dehors, à l’image du modèle scandinave d’écoles en forêt, gagne donc en popularité dans les métropoles. 

  • Pourquoi l’apprentissage par la nature fait partie des réponses à la transition socioécologique ?

Tandis que la crise climatique affecte la planète et tous les pans de la société, les études démontrent des inégalités environnementales importantes en fonction des lieux habités. À l’intérieur des villes, les frontières invisibles entre quartiers déterminent notamment l’état de santé des citoyen-nes, l‘impact des catastrophes naturelles ou leur accès aux parcs. La condition socioéconomique est généralement un facteur déterminant de la résilience face aux changements climatiques, au détriment des populations plus vulnérables qui vivent une iniquité environnementale. La région métropolitaine ne fait pas exception à cette règle; l’accès à la nature ou aux parcs et le pourcentage de canopée fluctuent en fonction des quartiers et de leur situation socioéconomique (voir la revue de littérature du Climatoscope, revue de vulgarisation scientifique de l’Université de Sherbrooke).

Parallèlement, de nombreuses études, Richard Louv en tête, démontrent à quel point avoir accès à la nature a un impact positif sur la santé physique et émotionnelle des enfants, sur leur conscientisation aux enjeux environnementaux et donc leur mobilisation dans la transition (voir les travaux de Louise Chalaw).  

Si la Suède fait office de leader avec la normalisation des écoles en forêt, on constate que le mouvement prend de l’ampleur au Canada et suscite de l’intérêt au Québec. En témoigne le Plan stratégique 2019-2024 de la Child Alliance Nature Canada qui identifie notamment le besoin d’emmener à plus grande échelle le déploiement de tel programme et de travailler plus étroitement avec les communautés francophones.

Ainsi, on constate un momentum pour accélérer ce mouvement, porté entre autres par les impacts de la pandémie actuelle et une prise de conscience grandissante. Mais comment l’adapter à notre réalité québécoise ?


  • Le parc Jean-Drapeau, un allié naturel

Au Québec, bien qu’un nombre de plus en plus important d’écoles et d’enseignant-es du primaire et du secondaire s’intéressent à cette approche, les parties prenantes de cet écosystème tirent quelques constats, notamment : une absence de données probantes propres au Québec, une plus grande difficulté à implanter cette approche dans les villes et l’absence d’infrastructures adaptées et accessibles.

Face à ces défis, le Campus propose alors d’explorer un partenariat valorisant le parc Jean-Drapeau qui aspire, de par son plan directeur, à diversifier les clientèles et à occuper un plus grand rôle dans les bienfaits que le parc apporte aux communautés qu’il dessert.

D’ailleurs, les travaux prévus de réaménagement du secteur naturel des étangs incluent une préoccupation pour des aménagements et du mobilier permettant l’accueil de classes.

  • Un programme sur 3 ans réunissant des partenaires stratégiques

Au travers de ce programme d’une durée de 3 ans, le Campus et ses partenaires vont s’appliquer à :

  • Dans un premier temps, générer et diffuser des connaissances et données pour comprendre les tenants et les aboutissants de la PPN tout comme ses applications,

Ce volet se déploie via un partenariat avec l’UQÀM annoncé au mois d’octobre qui permet de soutenir des bourses de recherche. Le Campus accueillera ainsi dans ses locaux au parc Jean-Drapeau des étudiants de 2e et 3e cycle dont les recherches contribueront directement au développement et à la mise en œuvre du projet. Les objectifs qui sont poursuivis avec ces recherches sont les suivants: 

- Recherche théorique et empirique préalable avec la production d’une synthèse scientifique des différents fondements, approches et  stratégies pédagogiques en matière d’apprentissage dans la nature et d’éducation par l’environnement,

- Documenter des initiatives inspirantes de pédagogie par la nature et le dehors.

  • Puis, évaluer le plein potentiel des infrastructures temporaires ou permanentes du parc et les conditions de succès.

Suite aux résultats des projets de recherche et en collaboration avec les membres du comité de pilotage et de design - voir détails plus loin - , il s’agira plus précisément de :

- Explorer et évaluer le potentiel des espaces naturels et des infrastructures du parc;

- Élaborer et tester des propositions pédagogiques qui s’appuient sur les caractéristiques du parc Jean-Drapeau et qui s’arriment aux programmes scolaires du primaire et du secondaire;

- Produire une cartographie du potentiel pédagogique du parc Jean-Drapeau, associée à un répertoire de propositions pédagogiques contextualisées (activités clé-en-main).

  • Enfin accueillir avec une approche de projets-pilotes des classes du primaire et secondaire ou des initiatives d’apprentissage

Le Campus expérimentera enfin différentes approches et espaces pouvant accueillir des classes du primaire ou secondaire, ou des initiatives innovantes alliant éducation et nature. L’identification et le maillage avec les écoles ou les professeurs invités se feront en concordance avec des partenaires clés du monde de l'éducation dont ENJEU. Ces expérimentations seront documentées afin d’assurer l’intégration des apprentissages dans le développement d’un modèle pérenne. Une attention particulière sera également accordée afin de s’assurer que les classes accueillies soient diversifiées et fassent une large place aux écoles de milieux défavorisés ou ayant peu accès à la nature, intégrant ainsi l’enjeu d’accessibilité aux projets-pilote. Ce travail sera fait dans une approche de co-création et de design régénératif.

  • Pilotage et modèle de gouvernance :

Un comité de pilotage regroupe les parties prenantes directement impliquées afin de donner les grandes orientations et assurer une cohérence au niveau des interventions. Sa mise en place permet également d’assurer un processus dynamique, de favoriser la concertation et une mise à jour de l’état des lieux du projet dans son ensemble. Seront présents notamment des représentants de la direction du CTÉ, de la SPJD, d’ENJEU, de l’UQÀM et de Centres de services scolaires.

 Un comité de design qui rassemble des jeunes, des enseignant-es, conseillères pédagogiques, des praticiens/opérationnels/chargés de projet de la SPJD et du CTÉ, des professionnels ENJEU, etc. Son rôle :  déterminer les projets-pilotes, confirmer l’approche, faire les liens avec les écoles, nourrir le comité directeur et faire des recommandations pour la suite.

  • Les engagements derrière ce programme

Pour le Campus, ce projet structurant répond à son principe transversal visant à renforcer nos liens avec le vivant par la création d’un rapport  de proximité avec la nature. De plus, ce projet permet de valoriser de nouveaux savoirs et, à terme, permettra de valoriser des espaces naturels ou bâtis à des fins collectives.  

Ce programme représente une opportunité unique pour :

  • Donner de l’ampleur et de l’élan à cette pratique dans la région métropolitaine

  • Diffuser les résultats de recherches et des projets-pilotes pour inspirer des initiatives

  • Mettre en oeuvre des espaces accessibles et adaptés à la pédagogie en plein-air 

  • Requalifier des espaces patrimoniaux du parc naturels ou bâtis à des fins éducatives et de connection entre les humains et le vivant

  • Mobiliser un réseau de partenaires pour assurer des conditions permettant au centre d’apprentissage par la nature d’accueillir des jeunes issus de milieux défavorisés


Tous partenaires d’un seul et même projet collectif et réplicable : donner à tous les enfants l’opportunité de se (re)connecter au vivant pour une transition plus juste.

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